Moi aussi j'ai deux amours

Vous êtes vous aussi de double (triple, multi) culture. A travers une anecdote ou un court récit, livrez-nous ce qui (en rapport avec cette double culture) constitue selon vous une force ou un handicap. Une sélection de témoignages sera publiée sur J'ai deux amours.

18 Comments

Les mots, la parole et l'écrit sont les premiers éléments qui, chez moi, servent le liant et imbriquent les deux cultures entre lesquelles j'évolue. Il arrive souvent, par économie d'effort, que mon cerveau aille chercher dans l'une ou l'autre langue le concept le plus juste, qui tient en un mot, ciselé, précis et défini, là où l'autre langue nécessite une périphrase. Alors, lorsque, la nuit, mon cerveau, en rêve, mélange les langages et crée des mots nouveaux dans ma langue d'adoption, mots parfaitement significatifs dans le contexte, souvent poétiques aussi, et pourtant absent du dictionnaire, je suis émue comme une enfant de 5 ans qui découvre la vie, cherche à la décrire avec sa langue maternelle qu'elle est encore en train d'apprendre et qu'elle façonne, de fait, à sa façon, avec des néologismes monstrueux et colorés. Je suis émue d'enrichir mon lexique de ma culture d'adoption avec des mots et des concepts qui sont miens et qui y trouvent une place naturelle, comme s'ils avaient toujours été là - sans me faire d'illusion sur leur emploi ensuite, bien sûr. En revanche, si je projette, selon le même principe, le même concept sous la forme d'un mot, nouveau ou non, dans ma langue maternelle, qui est le français, bien souvent, la magie n'opère pas et le mot sonne vide et froid. Ce n'est pas ma culture d'origine qui est limitée, non ! C'est ma culture d'accueil qui a ses spécificités et ses forces sémantiques. Elle dispose donc de capacités puissantes d'expression qui lui sont propres pour décrire le monde et l'expliciter, tout comme ma culture française a les siennes. Je ne pourrais jamais me passer ni de l'une ni de l'autre. Peu importe quelle est l'autre. Ce que je sais également, c'est qu'elle me restera toujours étrangère et imperméable, comme elle l'est à certaines de mes exigences ou caractéristiques, et que nous continuerons à nous aimer en nous jetant des ponts de communication mutuellement , ad vitam aeternam, créant une trame toujours plus dense entre nous, et donc du lien. J'ai aussi beaucoup de tristesse, de mélancolie et de manque de tous les êtres qui se sont blessés en croisant ma route, face à une telle complexité et aux incompréhensions qu'elle génère chez moi et chez les autres, dans ma culture d'origine et dans ma culture d'accueil. Mon témoignage est très abstrait et linguistique. C'est dans cet espace que le multiculturalisme s'exprime le plus nettement et avec le plus de conscience chez moi. Il y aurait certainement une infinité d'autres aspects à rapporter. Merci de cet appel à témoignage. Mitra

C'est merveilleux d'être de culture différente, car au fond nous sommes tous universels et nous vivons sous le même ciel. Je ne vis pas dans mon pays de naissance et je suis heureuse dans mon pays d'adoption passagère, car je pense bien encore visiter le monde ! Les frontières ne sont que politiques et ne devraient pas exister dans le coeur des hommes et des femmes. Nous oublions trop souvent la simplicité d'un sourire.

je pense que moi aussi j"ai deux amours.en fait je suis née en France et ai grandi au Cameroun .j"y suis toujours d"ailleurs.Mais malgré cela je sens que j"ai quelque chose qui m attache a la France. Bien sur cela na rien avoir avec le fait que ce soit considéré comme l"eldorado par les jeunes de mon age.Je pense que cela aurait été le senegal ou le mali que j"aurai eu le même attachement.J espère que j aurai la chance de visiter la clinique dans laquelle j ai vu le jour .j adore votre emission

J'ai plusieurs cultures : voltaïque, burkinabè, française, anglaise, allemande, rwandaise, arabe... Bref, chaque fois qu'on apprend une langue, je pense qu'on adopte un peu de la culture qui l'a engendrée et on ressent de la sympathie pour le peuple locuteur.
C'est toujours passionnant de comparer les concepts dans les différentes langues, dans les différentes cultures. Ce n'est pas toujours un facteur d'équilibre mental mais, enfin, on acquiert plus d'idées et davantage d'ouverture d'esprit...
Bravo, Yasmine pour l'émission, le rire, la voix, cette douceur... BP

mw aussi j'ai deux amours mon pere est burkinabe, ma mere est beninoise et je suis nee en cote d'ivoire je trouve que c'est merveilleux d'appartenir a plusieurs culture. lorsqu'on me pose la question d'ou je viens tu?
je reponds simplement que je suis une citoyenne du monde. longue vie a l'emission en sol majeur et soyons toujours fier de ce que nous sommes.

l'homme de bien est impartial et vise a l'universel;
l'homme de peu, ignorant l'universel, s'enferme dans le sectaire
(Confucius . Les entretiens de Confucius
Confucius en l'an 450 avant JC, mettait en garde ses contemporains sur le problème du
sectarisme. L' on voit que chez les hommes rien ne change, mais au contraire tout empire.
Aujourd'hui, on nous demande de réfléchir a la laïcité avec en fond le problème de l'islam.
Mais, le vrai problème est et reste le sectarisme aveugle qui monte les gens les uns contre
les autres. J'ai de plus en plus de mal a vivre avec cette réalité la. Elle me terrorise,
m'accapare, me paralyse et me fait jeter un regard effaré sur la société. Malgré moi, je
suis parasitée par ces phrases haineuses, ces regards en biais sur des communautés qui
ne demandent qu'à vivre en paix. Pour contrebalancer ces propos, ces petites phrases
assassines, je redouble de bienveillance envers les populations incriminées non pas pour
les faits qu'ils pourraient perpétrer, mais pour la couleur de leur peau, la religion qu'ils
pratiquent, les coutumes auxquelles ils sont attachées. On parle d'identité nationale et je
ne sais pas pourquoi, j'ai envie de vomir, j'ai la nausée, je sens comme un malaise. La
télévision, les radios récupèrent et lancent dans le débat de petites phrases rondes, lisses
et apparemment anodines éclatant telles des boules puantes sur l'écran 3D, nous
asphyxiant peu a peu de leurs odeur nauséabondes. La plupart des gens qui votent
extrême droite ou assimilé ou qui auraient des sympathies avec les instances sectaires ,
ont la face haineuse, le rictus amère, la phrase acerbe et ne sont pas fréquentables. Pour
ma part, j'ai laissé a Mayotte des amis très chers, musulmans pratiquants, que je ne
trahirais pas pour tout l'or du monde. Ils m'ont appris a être plus tolérante et bienveillante,
ils m'ont donné un trésor : l'amitié! Que tous les sectaires du monde se le disent! Nous
sommes vigilants, nous n'aimons pas les débats stériles et froids sur l'identité, sur le bien
fondé d'une société multiculturelle, sur des questionnements qui ne nous mènerons nulle
part ou plutôt au chaos!
Vigilance! Love and Peace!
Marie

issue d'une famille aux "multiculture" je ne pourrais dire la quelle j'aime le plus car mes parent sont eux mêmes issues des familles au double culture en particulier ma mère une femme dont ont ne pourrais dire qu'elle est d'ici ou de là-bas car fille de Nigérian et de d'une camerounaise elle même bamiléké tribu de l 'Ouest du pays et de ban-kôn tribu de la côte camerounaise . mon père quand à lui est du mbam et kim de la tribu des Sanaga dont lhistoire raconte qu'elle vient du Nord du pays car fuyant les Arabes . A la vue de tous cela, à la question d'où est ce que je vient ,ou où est ma maison ? je répond simplement ma patrie c'est l'AFRIQUE et mon village c'est le CAMEROUNE.ETcela pour mon plus grand bonheur car amoureux de culture

issue d'une famille de deux cultures c'est dire d'un père Centrafricain et d'une mère Camerounaise je suis dans mon enfance entre la RCA terre de ma naissance et la Cameroun ma terre d'accueil. ce qui fait la culture de ma mère influence beaucoups dans ma vie car dès mon enfance je suis avec mes oncles maternelle avec qui en fréquente l'église catholique car c'est une famille de catholique pratiquante jusqu'à l'âge de 10 ans où mon père est venu me recherché pour m'envoyai chez son grand frère enfin que ce dernier me donne l'éducation sur les principes de l'islam chez mon oncle paternelle chez eu fréquenté l'école coranique et prier cinq fois par jour comme dit le prophète Mahomet (PBSL).
malgré tout ça jusqu'à l'âge de 12 ans la culture de ma mère est toujours dans ma tête il fallu qu'une éducation dure du coté de mon père sur moi pour que j'adopte sa culture.
ainsi le plus qui est dans la culture de ma mère est la civilisation européenne que j'ai adopté très vite a mon enfance et l'autre côté que je voie le moins est que même la langue maternel de ma mère est perdu alors chez mon père on parle les deux langues Arabe qui parler par la majorité de la tribue Goula qui est dans le Nord de la RCA et aussi notre patoie qui est la Goula. Le moins chez mes parents est qu'on pas nos racine car l'islam est venu gouverné tout est mes grand parents n'on laissé aucun renseignements sauf sur coment il rentré en RCA.
Voici en quelque mots mes temoignages sur mes deux cultures dont j n'arrive pas choisire la meilleur mais quand je suis à Bangui, j'ai envie de rentré à Yaoundé vice versa.

J'ai deux amours, ma ville "ame",Venise, ville d'eau où chaque image est en perpetuel changement, et Alger, ma ville '"d'electon", ville de force, de lumière et d'amitiè.
Voilà quelques paroles que j' ai écrit pour elle.

Alger, corsete d'air,
Mer creusant des houles de blancheur
Dans la ville corsaire,
Naviguant à jamais
Dans l'oeil qui t'a eu.
Alger, j'ai bu la halaine de tes fenetres
Fuyant tes arcades
Pour se refraichir.
Et ton humanité est entrée
Dans cette gueule
Qui crie,
Qui veut etre comme toi,
Martyre.
M.C.F.

Merci Yasmine, grand courage à Toumast. j'ai vraiment aimé.

boujour Yasmine!ta voie parcour sans relache au quatre vent. ton pouvoir,ton energi, ta force,viennent du soleil.courage et je te souhaite ASSEZ!

Mon cœur est déchiré
Un peu écartelé entre deux pays
Dans une France où j'ai passé mon enfance, ensuite au Sénégal d'où je ne suis pas habitué à la culture alors entre l'enfance en France et ma culture sénégalaise. je me retrouve en écoutant votre émission yasmine.
bon courage .

SANS RACINES

Mon cœur est déchiré
Un peu écartelé
Entre trois continents
Ou j’ai vécu longtemps.
Mon cœur est partagé
Et il s’est arrêté
Dix ans en Algérie
Une enfance bénie,
Dix ans en Pacifique
Aux îles magnifiques,
Et tout le reste en France
Très souvent en errance.
Je ne suis de nulle part
Mes racines sont noyées,
Je viens et puis je vais
N’importe ou quelque part
Et je me sens de là
Un peu tous les endroits.
Heureux celui qui est
Ici bas sans racines
Car jamais ne connaît
Le moindre chauvinisme.

Août 2008-08-17
Paris-Troca

Bravo à la journaliste.. Emission du 23 juillet. Je la trouve super, fine, délicate et intelligente. Un vrai cocktail pour poser des questions sur le foot, l'Afrique et la musique.

J'aime bien votre rire.Quand vous rigolez, j'ai l'impression d'entendre une poule!Si vous pouviez faire une émission dans laquelle vous rigolez tout le long, j'en serais heureux.Tout ça pour dire que je suis un auditeur fidèle de "Sol majeur" donc pensez à moi à l'avenir en riant autant que possible.Bonne continuation, vous faites un boulot extraordinaire
V.A
P.S: à quand un "sol majeur" avec comme invitée...Yasmine Chouaki?

Aucun paradoxe, Yasmine, juste de la nuance...J'ai eu aussi un peu de mal à digérer l'insulte faite à un peuple que j'ai trouvé très digne dans de telles circonstances.

Je suis heureux et franchement tombé sous le charme se tous vos émissions.Je suis moi aussi de plusieurs cultures.Donc "thia kaw thia kan.Diadieffff"

slt j appreci bien ce que vous faites pour nous les auditeurs de rfi et je pris Allah de vous accorder longue et belle vie.

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